Book Description

De nombreuses études ont montré l’existence de liens entre la logique et différentes fonctions langagières. Dans notre recherche, nous nous sommes intéressées au langage implicite, nécessaire à la mise en place d’une communication efficace. Trois formes particulières d’implicite sont au coeur de notre étude : les inférences iconiques, l’ironie et les métaphores. Leur compréhension nécessite de générer des hypothèses, de se détacher du sens littéral et de se mettre à distance de ses perceptions. Pour ces raisons, nous avons émis l’hypothèse que le raisonnement logico-mathérnatique pourrait jouer un rôle dans l’interprétation de ces trois types d’implicite. Alors, un bon niveau de raisonnement logique est-il nécessaire à la compréhension de l’implicite ? Pour tenter de répondre à cett question, flous avons proposé un protocole de trois épreuves à deux groupes d’enfants de CM2 : 28 enfants tout-venant et 12 enfants avec troubles du raisonnement logico-mathématique. Nous avons choisi de tester les classifications multiplicatives (épreuve des dichotomies) et la conservation de la matière. Pour évaluer l’implicite, nous avons construit une épreuve ayant comme support une histoire en images à trous. Nos résultats montrent certains liens entre implicite et raisonnement logique. En particulier, les inférences iconiques et les métaphores sont mieux maîtrisées par les enfants avec un bon niveau logique. A l’inverse, les enfants qui ont une pensée peu mobile et à dominante figurative sont en difficulté pour traiter le sens non-littéral. Néanmoins, les liens entre logique et implicite sont rarement directs et d’autres facteurs ont un rôle. Dans la pratique orthophonique, nos résultats incitent à prendre en compte les difficultés pragmatiques des enfants suivis pour troubles du raisonnement logico mathématique, et inversement à considérer une composante logique chez les enfants qui n’accèdent pas au non-dit.