Book Description
Manon Lescaut, est un roman-mémoires de l'abbé Prévost publié en 1731. Résumé : Le narrateur (« l'Homme de qualité des Mémoires ») qui s'appelle Renoncour revient de Rouen. Il arrive pour dîner à Pacy-sur-Eure. Il règne dans la ville une grande agitation. Les habitants sont regroupés devant le cabaret où se sont arrêtés deux chariots. Il s'agit d'un convoi d'une douzaine de filles de mauvaise vie, condamnées à s'embarquer pour l'Amérique. L'une d'elles, Manon, l'intrigue par sa beauté et sa distinction. L'auteur interroge donc le chef des gardes à son sujet, mais n'obtient pas de réponse. À sa demande, un archer invite l'homme à questionner un jeune homme qui se tient à l'écart et qui ne peut être « que son frère ou son amant ». Ce dernier qui a suivi le convoi depuis Paris semble souffrant. Il refuse de livrer son secret et l'identité de la jeune fille, mais avoue sa passion pour celle-ci et qu'il a tout essayé pour la faire libérer, au point d'être à présent ruiné. Ému, le narrateur paie alors le chef des gardes pour que le jeune homme puisse parler à sa guise avec Manon et donne une petite somme d'argent à l'inconnu.Deux années s'écoulent. L'Homme de qualité revient de Londres et compte séjourner un jour et une nuit à Calais. En se promenant dans la ville, il croit reconnaître le même jeune homme que celui rencontré deux ans auparavant. Il l'aborde donc. Les deux hommes ont plaisir à se retrouver. Heureux de cette rencontre et remerciant encore le narrateur pour ses dons, le jeune homme précise qu'il rentre d'Amérique. Le soir même, le narrateur accueille le jeune homme à l'hôtel du Lion d'Or où il séjourne. Le mystérieux jeune homme commence le récit de ses aventuresBiographie : Abbé Prévost est un romancier, historien, journaliste, traducteur et homme d'Église français, né en 1697 et mort en 1763...Fils de Liévin Prevost (1666-1739), conseiller et procureur du roi au bailliage d'Hesdin, lui-même fils d'un maitre brasseur, Prévost fait des études au collège d'Hesdin où il est remarqué par les jésuites qui l'envoient, avec son frère Liévin-Norbert, au noviciat au collège d'Harcourt à Paris, peut-être dès 1712 ou 1713. C'est là que les Pères, l'ayant surpris à travailler à un ouvrage profane, l'auraient congédié en 1714. Sur le chemin de Rome pour demander au pape de le réintégrer dans l'ordre, il aurait rencontré un officier qui l'aurait persuadé de s'engager. Bientôt déserteur, il s'enfuit en Hollande où il tint un café. Il aurait profité de l'amnistie générale proclamée par le duc d'Orléans en 1716 pour entrer en France et entamer, le 11 mars 1717, un second noviciat chez les jésuites à Paris, avant d'être envoyé terminer sa philosophie au collège de La Flèche avant de s'enfuir de nouveau, après avoir été surpris à composer les Mémoires d'un homme de qualité4, avant la fin de son noviciat, fin 1718 ou début 1719, pour s'engager à nouveau dans l'armée, cette fois comme officier dans la campagne de Catalogne4. En juin 1719, la guerre finie, il disparait de nouveau, peut-être en Hollande.Extrait du roman : On ne peut réfléchir sur les préceptes de la morale, sans être étonné de les voir tout à la fois estimés et négligés ; et l'on se demande la raison de cette bizarrerie du coeur humain, qui lui fait goûter des idées de bien et de perfection, dont il s'éloigne dans la pratique. Si les personnes d'un certain ordre d'esprit et de politesse veulent examiner quelle est la matière la plus commune de leurs conversations, ou même de leurs rêveries solitaires, il leur sera aisé de remarquer qu'elles tournent presque toujours sur quelques considérations morales. Les plus doux moments de leur vie sont ceux qu'ils passent, ou seuls, ou avec un ami, à s'entretenir à coeur ouvert des charmes de la vertu, des douceurs de l'amitié, des moyens d'arriver au bonheur des faiblesses de la nature qui nous en éloignent...